Nos cadres de cire 100% naturelle
La cire commercialisée par les grands distributeurs suscite de plus en plus de défiance par les apiculteurs amateurs.
En 2016, des lots entiers de cire gaufrées sont identifiés comme étant réalisés avec de la cire coupée partiellement avec de la cire synthétique. Pire encore, les analyses sur les échantillons de cire montrent parfois jusqu’à 20% de paraffine.
De plus des concentrations élevées en coumaphos, amitraze, thymol et autres molécules chimiques utilisées dans le traitement des ruches sont identifiés. Ils s’accumulent depuis des dizaines d’années et atteignent à présent des taux inacceptables et dangereux aussi bien pour l’abeille que pour l’être humain.
Pourquoi couper la cire ?
Il existe un marché pour la cire d’opercule que l’on récupère lors du processus d’extraction de miel. Cette cire se revend aux alentours de 7 euros le kilo en gros, en vrac. La paraffine en vrac a un coût respectif de 4 euros.
En coupant à hauteur de 20%, l’apiculteur peu scrupuleux réalise un bénéfice supplémentaire d’environ 10%.
Pourquoi retrouve-t ‘on des produits chimiques dans les cires ?
Comme nous l’avons indiqué précédemment, un apiculteur peu scrupuleux mais aussi une simple erreur humaine peut mener au mélange de cire de cadres de corps dans les blocs de cire d’opercule.
La cire étant un corps gras, elle absorbe et conserve les molécules chimiques auxquelles elle est exposée. C’est notamment le cas pour les cires présentes dans les cadres de corps. Pour un apiculteur remplaçant 2 cadres de cire par an, cela signifie qu’un cadre est potentiellement exposé à 5 traitements à l’amitraze par contact direct au cours de son « cycle de vie ».
Les cadres qui sortent du circuit sont généralement noirs et contiennent autant de résidus et de propolis que de cire. La récupération de cette dernière n’est pas rentable sauf à l’utilisation d’un cérificateur solaire. C’est à ce moment-là que la contamination se fait, volontairement ou non par le mélange des cires.
Les ciriers font signer des certificats dans lesquels les apiculteurs s’engagent à ne proposer que de la cire d’opercule mais ces mesures ne suffisent parfois plus pour garantir une bonne qualité des feuilles gaufrées produites. Heureusement, il est toujours possible de s’approvisionner en cire propre et exempte de tout traitement.
Quelles alternatives ?
Nous avons longtemps fait l’usage exclusif d’amorces de cire. Toutefois, les variations climatiques importants de ces dernières années nous oblige à réviser notre stratégie. En effet, proposer à une colonie un effort supplémentaire pour bâtir des cadres à partir d’amorce et ceci en période de disette expose cette colonie à une mortalité par manque de nourriture. À l’Abeille Noire du Château, nous utilisons des cadres avec ou sans amorce de cire d’opercule et à partir de 2022, des feuilles gaufrées dont nous sommes certains de la provenance et de la qualité.
Nous adoptons une approche mixte selon l’abondance des ressources et selon la nécessite ou non de ralentir une colonie.
Ainsi, hors-miellée, nous utiliserons des feuilles de cire gaufrées afin de permettre aux colonies une économie d’énergie et une croissance plus importante sans mettre en péril les réserves utiles en cas de mauvais temps.
En période de miellée, nous utiliserons des amorces de cire de manière à occuper les cirières (puis contrôler naturellement l’essaimage) et éviter les blocages de ponte. Il est à noter que lorsque nous utilisons des amorces de cire, nos essaims sont plus dynamiques et nous n’imposons pas un nombre d’ouvrières à nos colonies.
Nous visons une autonomie complète en cire gaufrée dès 2023.